mardi 11 mai 2010

Devinez mon prénom.

Je m'appelle Léa. Enfin, vous m'appelez Léa. Quand on embrasse une carrière d'agent de voyages, ça fait partie des trucs qu'on doit accepter : changer de nom... Ma mère et celles de mes copines, c'est Nicole, Martine et Monique. Mes copines de 40 ans, c'est Nathalie, Isabelle et Christine.
Dans ma classe de BTS Tourisme, on était 6 filles à s'appeler pareil. Alors forcément, quand on est arrivée en agence, notre prénom était "pris" par une autre.

Le jour où j'ai commencé (au call center d'une agence web, comme tout le monde), on m'a demandé si je voulais prendre mon 2ème prénom... Franchement, qui a envie de se faire appeler Micheline ? surtout quand on a un prénom normal... On m'a proposé de m'appeler Léa. Je n'imaginais pas rester dans cette usine agence éternellement, alors Léa ou autre chose ? Tout sauf Micheline... (Micheline, c'est ma vieille tante frigide et catho... rien à voir avec moi) Le problème, c'est que quand on est affublée d'un prénom d'emprunt, on finit par... se faire un prénom. Et quand je suis arrivée dans la deuxième agence où j'ai été embauchée, mes collègues connaissaient déjà "Lea". Les commerciaux des TO aussi d'ailleurs. Alors voilà...ça fait presque dix ans que je m'appelle Léa. Et je commence à m'habituer.










L'autre jour, j'ai passé une résa chez Thalasso n°1. Le mec avait une jolie voix, un débit agréable, il était efficace, vif. Je me disais qu'il n'était peut-être pas gay... J'aimerais bien avoir un Jules chez Thalasso n°1 pour avoir des p'tits week-ends bien-être en bord de mer... J'avoue avoir pris ma voix d'hôtesse de l'air. On s'échange nos prénoms à la fin de la résa.
- Lui (très pro' quand même) : "ton prénom ?"
- Moi (doucereuse, genre on me drague en boite de night, je fais mon agace-pissette) : "Léa et toi ?"
- Lui (détaché, l'air du mec à qui on ne l'a fait pas quand même) : "José"
Là, une petit voix me dit "p'tain... encore raté !"
- Moi (effondrée, genre on vient de m'annoncer la fin du monde) : "OK José, merci, ciao"
- Moi (dans ma tête de pauvrette célibataire) : "oh naaaan, José, c'est pas possible..."

Papa, Maman : José.
José : Papa, Maman.
Non. Pas possible. Je ne peux pas présenter un José à mes parents.
Ou alors, partir s'exiler au Portugal.
Non. Rien que de penser à ce José, j'ai eu du Linda De Sousa en tête toute la journée.
Essayer de penser à autre chose.

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