A l’heure où vous lisez ces lignes, je suis la fille la plus
en forme du monde !
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais cet été, pour choisir ses vacances,
ça a été facile.
Pour les clients à l’affût des bons plans, comme pour nous, le gros du travail
du mois de juillet a été de trier les offres et de sélectionner ce qu’il y
avait de mieux. Et quand je dis « mieux », je parle de qualité et de
taux de réduction… jamais vu ça en plein été !
C’est simple, les promos de la mort qui tue, elles nous ont envahis. Croatie,
Cap Vert, Espagne, Grèce, Turquie et même Thaïlande, il suffit de trouver des
candidats au départ.
Prête à bondir, j’étais sur les starting-blocks, n’attendant que la bonne
opportunité pour choisir ma destination de vacances. Ce fut chose faite sur un
coup de tête lorsque les promos Grèce de THE spécialiste sont arrivées pour les
départs du 17 juillet.
Il faut dire que mon Nico m’avait laissé me débrouiller comme une grande carte blanche pour décider de nos
vacances. Et qu’on les a méritées ces vacances !
L’année a été difficile. Oui, je dis « année » parce que j’ai beau
être une grande fille, pour moi, l’année commence en août.
Comme quand on était petites à l’école : la rentrée, ça veut encore dire
quelque chose pour moi. Je ne sais pas si ça serait la même chose si Big-Boss
ne nous imposait pas de prendre un minimum de deux semaines de congés en
juillet/août alors qu'on serait bien à l'agence à regarder les mouches voler. En tout cas, pour moi, les « grandes vacances », la
trêve où personne ne travaille vraiment, ça existe !
Je vous ai préparé un petit bilan des douze derniers
mois.
Qu’est-ce qui m’a le plus marquée ? Plein de
choses…
Au niveau perso, j’ai changé de lieu de vie (je suis installée depuis cet hiver
dans une coloc’ de rêve avec trois autres folles princesses), j’ai changé de rythme de
travail (puisque je n’arrive à l’agence qu’à midi) et j’ai changé de vie (je
sais que je suis cruelle de vous jeter tout ce bonheur au visage, mais je sais
désormais que l’amour existe).
Revenons à nos moutons : je voulais vous parler de notre secteur
d’activité. Alors, ce que j’ai retenu :
Les clients : incompréhensibles ! On les aime nos clients (même si on leur mettrait parfois des claques),
mais on préférerait qu’ils arrêtent de nous prendre pour des dindes s’expriment avec plus de précision.
Ça devient de plus en plus compliqué (pardon ? j’ai dit
« impossible » ?) de saisir leurs envies, leurs motivations. Ils
sont devenus complètement versatiles, t’annoncent qu’ils ont « un tout
petit budget » pour finalement se laisser convaincre par la suite de
luxe… quand ils ne t’expliquent pas qu’ils sont crevés et qu’ils veulent être
« complètement pris en charge » pour finalement te faire refaire tes devis 5 fois et t’acheter un
vol, trois nuits d’hôtel à l’arrivée et une voiture « et puis on verra
après ce qu’on a envie de faire ».
Mouai… c’est moi qui n’arrive plus à comprendre ou ce sont eux qui sont
incohérents ?
Les chiffres : en dents de scie. Entre les mois à
-30% et ceux à +25% par rapport à l’an dernier, on s’en sort tant bien que mal au 30 juin avec
des commissions en augmentation de 4% par rapport au premier semestre
2011.
Et il paraît que par rapport à nos confrères, on s’en sort
pas mal. Tout le monde se regarde en chien de faïence mais certains baissent
les yeux en annonçant « une cata ».
Là, je ne suis pas encore rentrée à l’agence mais c’est moyen-moins
semble-t-il. Quand je suis partie, c’était « plus de pax, mais moins de
chiffre ».
Les tendances des ventes : illogiques ! En mai, on vendait
l’hiver prochain… en juin, on a vendu… juin et juillet !
Et quand je regarde les destinations, c’est pareil : c’est l’année des USA
alors que l’an dernier, on vendait du Canada… Et c’est pareil pour
l’Asie : pour la première fois cet été, l’Indonésie (notre première
destination) est en chute libre, alors qu’on est en forte augmentation sur le
reste du continent. A n’y rien comprendre ma bonne dame…
Le marché : bizarrement, alors que les clients
marchent sur la tête, que tout le monde serre les fesses dents dans les
agences et chez les TO, on ne voit pas beaucoup de défaillances.
Certes, il y a quelques plans de licenciements qui sortent
des cartons, mais globalement, les agences sont vides et les TO doivent
balancer du « -40% » pour vendre. Comment expliquer que tout le monde
continue ? Big-Boss nous prévoit qu’à la rentrée, bien des acteurs vont
s’écrouler… je n’ai pas envie de le croire.
Le moral des troupes : à mon échelle, c’est ça qui m’inquiète le
plus. Si j’écris ce blog, c’est parce que j’aime les gens et vous ne
pouvez pas imaginer le nombre de mails que je reçois de mes frères et sœurs
agents de voyages qui m’expliquent être dégoûtés de tout et jeter l’éponge.
« Le métier est devenu ingrat »… « trop dur »…
« trop de pression »… « je suis licencié et je vais
chercher du travail dans un autre secteur »… « c’est la mort
dans l’âme que je vais me reconvertir ».
Le modèle économique : il semblerait qu’on soit à deux doigts de
l’explosion : les TO qui sont au bord du dépôt de bilan peinent à trouver la rentabilité, les agences qui sont à deux doigts de fermer ont du mal à maintenir leur volume d’affaires, les tensions politiques et
économiques entre agences et TO, tout ça me semble bien précaire.
Les acteurs s’observent mais personne n’innove. Je rêve de quelqu’un qui ferait
bouger les lignes, mais qui ? Le secteur m’a l’air complètement immobile…
Bon. Je vous raconte
ma life : mon programme pour cet été, en résumé, il est segmenté par
quinzaine :
- Début juillet, j’ai tenté de faire du chiffre et de vendre des dernières
minutes. J’y suis à peu près parvenue. Mais bon, comme dit Big Boss « on
est sur un trend correct, mais il faut rester offensif ».
- Fin juillet, je me suis bien vidé la tête (et les verres de mojitos). Ce
petit combiné d’îles m’a permis de digérer tous les événements (heureux ou
malheureux) de ces derniers mois. Je me suis bien éclatée à tous les sens du terme ressourcée !
Les vacances, c’est fait pour faire ce qu’on n’a pas le temps de faire dans
l’année… alors j’ai vécu à l’envers de mon rythme normal : je me suis
levée tôt, j’ai fait des sports doux (yoga, natation, vélo) qui m’ont changée
du squash et du body pump, j’ai laissé mon ultra-portable et mon smartphone à
Paris (alors que je suis accro 24/24).
Si tu savais… le brouillon de ce post, je l’ai écrit sur un sac de vomi
(propre) dans mon vol retour... et j’ai lu. Beaucoup lu ! (des romans à la con et la presse people, pas
la presse pro).
Surtout, le truc qui a vraiment changé, c’est que j’ai cessé de pétasser babiller avec
mes copines pour vivre dans un environnement presque silencieux avec mon
amoureux : Nico est un garçon jeune et vigoureux, limite insatiable discret qui ne parle jamais aussi bien
qu’avec le langage du corps (je vous fais un dessin ou c’est bon ?)
Et voilà. Je suis
revenue… sublime… et à partir de lundi, je vais assurer l’intérim de Big-Boss
et Isa. Oui, je vais faire ma chef. J’espère que ça va être tranquillou parce qu’il faut aussi
que je trie mes photos de vacances joue à la conseillère en recherche d’emploi pour mon Nico (qui n’a
aucune idée de ce qu’il a envie de faire de son avenir).
Ah oui, je ne vous l’ai pas dit : Easyjet a mis à la porte sans état d'âme remercié la quasi-totalité de
ses effectifs en CDD à Roissy. Comme c’est l’une des rares entreprises du
secteur en forte croissance, je trouve que ça pue n’augure rien de bon…
- Fin août, j’attends le Big-Bang ? Je vais en tout cas m’efforcer de
former au mieux la jeune Mélody (19 ans) qui va rejoindre l’agence le 20 août
en contrat pro’ et à qui je vais devoir transmettre l’amour du métier…
- Et puis septembre arrivera. Comme Coralie sera en congés mat’, je n’aurai pas
une seconde à moi, je travaillerai tout le temps, je deviendrai grise, mais de
temps en temps, je me transformerai en fée et j’essaierai de te faire rire. Et
je n’en dirai pas davantage dans ce billet, (je tiens à te tenir en haleine...) mais je te réserve quelques
surprises pour cet hiver…
D’ici là, si tu es un(e) aoûtien(ne), je te souhaite autant de pluie que ce qu'on a eu en juillet un bel été avec des VDM,
du soleil (il paraît qu’il va arriver à Paris dès la semaine prochaine) et de
l’amour. Parce que je ne suis pas égoïste et que je veux que tous les agents de
voyages soient aussi heureux que moi…
Quelques jours après l'écriture de mon post, on déplore la cessation de paiement d'STI, un "gros" TO français. Des bisous magiques à tout le personnel. STI était un si beau TO !
RépondreSupprimerJe ne suis pas d'accord avec toi, STI n'était pas un "beau" TO ! Quand on connait leur histoire ...
RépondreSupprimerCependant je pense aux salariés qui à cause des erreurs de gestion de leurs supérieurs, se retrouvent sur le carreau, et leur souhaite plein de courage pour retrouver un emplois !