mercredi 6 juin 2012

C'est pas encore Noël, mais ça sent le sapin...

Bon… mon dernier post commençait par « pour pas mal de boites de tourisme (et en particulier les plus grosses), en ce moment, ça sent un peu le sapin… ».

Je dois bien vous dire que je flippe grave ma race deviens assez pessimiste. Pour les grosses machines, la messe est dite : c’est « sauve qui peut ». Pour les petits, c’est le plus souvent « comment on va faire pour survivre ? »

Soyons sérieux et résumons ce qui se passe en ce moment chez nos confrères et partenaires… Etat des lieux :

Thomas Cook France est à vendre. La France, le Canada et la Russie sont les trois pays les plus moisis qui coûtent le plus d’argent au groupe et plutôt que de s’acharner à redresser la filiale française, les actionnaires aimeraient se débarrasser du boulet. Mais regardons les choses en face : la vente ne se fera pas : Thomas Cook a déjà prévenu « on ne bradera pas », alors franchement, qui va dépenser des millions pour investir sur cette chose pourrie grosse machine ? Thomas Cook France n’a plus aucune personnalité. Des esprits naïfs ont cru quelques mois que la « gentille » Rachel Picard allait sauver l’image de marque de Thomas Cook et redresser la barre après le management autoritaire du « méchant » Denis Wathier (esprit d’acier, main de fer dans un gant de plomb et regard dur). Que nenni ! La belle a jeté l’éponge et a réintégré la tranquille SNCF à la tête d’une filiale (là, au moins, elle ne risque pas d’ulcère)

J’ai un peu de mal à suivre (et ça ne m’intéresse pas beaucoup, de toute façon…) mais il semble que le top management de Thomas Cook ait des velléités de vacances… comme on les comprend ! Surtout si il y a des gros chèques à la clé… (le coup de l’indemnité de départ pour les incapables, ça m’a toujours fait bondir…)

Il est évident que personne n’a les moyens ni l’envie de reprendre tout le groupe Thomas Cook. Au sein de la nébuleuse, qui pourrait bien être racheté ? Peut-être Aquatour qui a une bonne image de marque, me disent les copines du Nord de la France. Jet Tours ? A part les agences « maison », plus personne ne veut en attendre parler… alors sans le réseau intégré et franchisé, qui va assurer des débouchés au TO ? Des distributeurs pourraient à la rigueur vouloir racheter les meilleurs des 700 points de vente dans certains coins de France… pour leur faire changer une nouvelle fois de couleur ! Quand je pense que les clients de l’agence Thomas Cook en face de chez Big Boss Voyages se demandent encore « mais elle n’existe plus l‘agence Havas ? », ça promet… Bref, je n’aimerais pas être franchisé TC en ce moment…

En face de Thomas Cook, on a comme d’habitude… TUI ! Je ne voudrais pas avoir l’air de tirer des conclusions hâtives, mais elles se ressemblent quand même pas mal, ces deux boites ! On ne tire pas sur une ambulance et je serai brève : le 7ème plan social de TUI France est en cours et vu les indemnités proposées, il faudrait être fou pour vouloir rester ! (30% de l’effectif est poussé au départ, quand même…) Quand je pense que NF était LA référence du voyage du temps pas si lointain de mes parents ! Jacques Maillot a bien fait de vendre ! Chez Marmara, on se compte… chez Tourinter, on se demande ce qu’on fait dans cette galère… Quelqu’un se souvient que TUI, c’est aussi un TO qui revend au réseau de distribution ? Ah ben on l’avait oublié celui-là tellement son positionnement a toujours été approximatif !

Souhaitons une belle nouvelle vie à Blue Lagoon, la filiale « plongée » de Marmara reprise par l’un de ses salariés. Il a de la chance de trouver une chaloupe avant de quitter le navire (j’espère qu’il a de beaux bras pour s’en éloigner rapidement parce que la vague de fond est cosatud)

On parle d’Air France ? OK mais rapido… mise à niveau du produit long-courrier (il était temps), développement de l’activité de Transavia (dont la flotte va passer de 8 à au moins 20 avions), regroupement des filiales régionales dont la flotte va être réduite de 25% et (rions un peu…), on transforme des bouts d’avion en sièges low-cost avec bagages et catering payants. Cette séparation en petites entités est peut-être jolie sur le papier, mais comment le consommateur va-t-il avoir des repères ?

Les autres compagnies françaises ? Air Austral est au bord du gouffre et ferme ses lignes de Province (le seul atout de différenciation) et Air Caraïbes signe un accord de code-share improbable avec Corsair.

Qui va payer ? Les salariés ! Les charrettes vont être bien remplies mais il va falloir que la plupart de ces gens pensent sérieusement à une reconversion dans un autre type de job. D’après tous mes copains, c’est le grand désert dans les agences depuis 2 mois. Chez Big-Boss Voyages, c’est la cata : -11% en avril et -8% en mai. Partout, on coupe, on supprime, on se restructure mais on est tous confrontés au même problème : où sont les clients ? Chez eux. Ils attendent…

Mais ils attendent quoi ? Partout, on dit que les vacances sont un besoin essentiel, presque vital. Vous avez vu les gens dans la rue combien ils ont l’air triste ? On doit leur proposer des vacances, c’est une mesure de santé publique !

Chez Big-Boss Voyages, on remuer ciel et terre pour pousser les clients au départ… on utilise toutes les solutions marketing de bon sens pour les attirer chez nous…

Et que je te fais une journée portes-ouvertes avec des offices de tourisme, et que je te balance par e-mailing ou en mailing papier des propositions ciblées, et que je te mets en valeur notre expertise-produit (là, je fais un gros push sur la croisière parce que depuis que je suis allée visiter le Divina d’MSC la semaine dernière, je peux donner mille détails…), et que je relaie les initiatives des TO (Big-Boss est allé en Tunisie avec des bons clients grâce à FRAM) et que je surfe dessus (du coup, hop… une soirée Tunisie à l’agence avec les clients en question pour booster la destination…). A force de secouer le marché, il bouge un peu…

Mais je m’inquiète : l’euro se dégrade chaque jour un peu plus par rapport au dollar (je me prépare psychologiquement à appeler les rares clients qu’on a pour l’été pour leur annoncer des hausses devises), les affréteurs régulent, les prestataires sont fragiles et peuvent se planter du jour au lendemain (depuis que la presse grand public annonce les plans sociaux chez les TO, les clients nous demandent d’un air apitoyé « ça va vous ? »)

Bref, ça sent le sapin…


1 commentaire:

  1. Bonjour Léa!
    Je suis une étudiante en BTS VPT et j'ai découvert votre blog en début d'année et depuis je viens régulièrement et certains passages me font sourire car ils me font penser à se que j'ai pu voir pendant mes stages et d'autres m'inquiètent un peu sur mon avenir.
    Bonne continuation.

    Alizée

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