jeudi 8 mars 2012

Je suis toutes les femmes

Depuis près de deux ans que j’écris de façon plus ou moins régulière pour TourMaG.com, vous avez appris à me connaître. Chaque semaine, je reçois des mails de mes sœurs, les jeunes agents de voyages, qui me racontent leurs joies et leurs soucis, qui me posent des questions et me proposent des analyses… J’ai aussi beaucoup de mails de garçons. Mais aujourd’hui, laissez-moi tranquille ! On a le droit de ne penser qu’à nous.

Je suis une fille libre. J’écris quand je veux, je parle de ce que je veux… j’utilise mon ton. Et si la rédac’ décide que mon post n’entre pas dans la ligne éditoriale de TourMaG.com, rien ne les oblige à publier les délires de Léa. (à la réflexion, ça ne m’est jamais arrivé…) Voilà. Depuis bientôt deux ans, je m‘amuse.

Sauf ce soir : à l’occasion de la journée des femmes, Jean m’a demandé d’écrire un billet sur « la façon dont je considère ma condition de femme ». Question intéressante. Vaste programme… Après être restée deux minutes la bouche ouverte face à mon écran « mon Dieu, que vais-je bien pouvoir leur raconter ? », mes doigts de fée commencent à s’agiter : oui, Léa a toujours une opinion. Toujours quelque chose à dire…

Ma condition de femme ? Comment hiérarchiser ce que je suis vraiment ? Suis-je avant tout une femme, une vendeuse, une cadre, une folle, une blogueuse, une amoureuse ? Qu’est-ce qui me caractérise ? La sensibilité, l’humour, la verve ?

J’ai essayé de trier et ça n’a pas été facile… pour la première fois depuis que j’écris des billets dans TourMag, je n’ai pas écrit d’un seul jet : j’ai fait une liste. Presque une espèce de plan. Comme quand j‘étais au lycée ou en hypokhâgne. Et oui… tu ne le savais peut-être pas, mais j’ai des lettres…

Je ne suis pas une femme, je suis une princesse.

S’il fallait définir une femme par rapport à quelqu’un, on dirait qu’elle n’est pas un homme. La belle affaire. Mais il est vrai que j’exsude la féminité par tous les pores de ma peau. Je suis fragile, fine, douce. J’ai les doigts légers, la taille fine, les jambes longues… et que mes cheveux soient retenus en en chignon ou lâchés en cascade sur mes épaules, je joue avec eux. J’ai toujours une fine mèche qui barre mon front. Mes cheveux me rendent belle. Tout simplement. Je ne suis pas une femme. Je suis une princesse. En toute simplicité…

Je ne suis pas une femme, je suis un macho.

Je ne me laisse pas faire. J’ai le verbe haut, le rire sincère et sonore, la démarche assurée, la descente de mojito facile et l’humour parfois graveleux. Il m’arrive de mettre la main aux fesses des garçons. Ça les surprend toujours mais en général, ils aiment bien. J’adore faire rougir les commerciaux endimanchés qui débutent. Le plus souvent, ils arrivent à l’agence avec un costume neuf, une coupe de cheveux bien nette et une peau parfaite. Alors, pour montrer mon pouvoir, de mes doigts de fée, je fais mine d’attraper leur cravate et je caresse délicatement leur torse du bout des ongles en susurrant « vous êtes bien élégant jeune homme, elle est en soie votre cravate ? » Seuls les excellents commerciaux s’en sortent sans être déstabilisés…

Je ne suis pas une femme, je suis une cougar.

A 31 ans, je me sens l’âme d’une initiatrice. Je ne pourrais jamais enseigner les techniques de vente ou Amadeus aux BTS Tourisme. Trop frais, trop mignons. Et trop dangereux pour moi… Là où les conquêtes des bronzés passaient sans le savoir sur une balance, les miens passent à l’état civil. Je me lance des défis. Ils seront toujours plus jeunes… et quand l’une de mes copines voit pour la première fois l’un des minets que j’ai attrapé dans mes filets et qu’elle me demande « mon dieu, quel âge a-t-il ? », je réponds désormais « moins 8 » (par exemple…) soit 8 ans de moins que moi. Odieuse ? Non, juste une femme de goût.

Je ne suis pas une femme, je suis un pitbull.

Donnez un os à un pitbull, il ne le lâchera pas tant qu’il restera de la viande à ronger. Donnez-moi un client. Je vais le travailler au corps, lui poser des questions sur ses goûts et ses envies, le mettre en face de ses contradictions pour l’amener à me dire ce qu’il veut vraiment. Il en ressortira essoré. Je serai épuisée. Au moment de la signature du contrat de vente, nous serons comme deux amants fourbus après une nuit d’amour. Mais je vends. Que dis-je ? Je facture du bonheur. Et je n’oublie ni le surclassement, ni les excursions et encore moins l’assurance. Chaque client est ma chose.

Je ne suis pas une femme, je suis une entraineuse.

Depuis que Big-Boss m’a nommée responsable des ventes puis chef d’agence, les filles et Max sont boostés comme des bêtes sauvages. J’ai parfois l’impression qu’ils font tout pour faire en sorte que l’agence fonctionne. Et ca marche. La crise ? non, on ne connaît pas. On a parfois des petits coups de mou mais on s’en sort à chaque fois plus mobilisés encore. Oui, comme disait un copain, je suis le pilier du comptoir…

Je suis toutes les femmes.

Je suis la gentille Tata Léa qui passe des après-midis entières à jouer aux poupées Barbie et à faire des cabanes. Je suis l’amoureuse qui se transforme en Shéhérazade pour charmer son prince, je suis l’énervée des machines de torture des salles de gym, je suis la grande sœur qui console, la copine qui fait rire, l’amie qui partage tes joies et tes peines. Je suis Léa et je ne te veux que du bien.

Je suis comme toi.

Mes copines sont toutes des filles formidables. Et vous, les agents de voyages, les anonymes du comptoir aussi. Vous illuminez le quotidien de vos patrons, vous rendez vos hommes heureux, vous êtes des mamans parfaites, vous vendez des vacances ou des déplacements pro. Vous savez concilier plusieurs vies : vendeuse le jour, maman le soir, maitresse la nuit. Et 24 heures sur 24, cuisinière, nounou, infirmière, femme de ménage, couturière, sportive, magicienne.

La journée des femmes, c’est 365 jours par an.

Sauf cette année, parce que c’est une année bissextile. Si ce 8 mars, ton patron t’offre une fleur ou si ton chéri te prépare un bon repas (et fait la vaisselle…), c’est qu’ils en sont capables. Alors réclame-le leur plus souvent. Et si tu veux vraiment arriver à ce que la femme soit un homme comme les autres, fais-comme moi. Mets la main aux fesses aux garçons, explique à un homme que si il veut réussir, il faudra qu’il couche, paye lui à boire (et sers le…), fais le rougir, offre lui des fleurs. Je suis une princesse macho, un pitbull entraineuse et je serai une femme accomplie le jour où je serai assez amoureuse pour demander en mariage celui que je choisirai. Parce que si une emmerdeuse comme moi attend que le prince charmant arrive sur son cheval ailé, elle finira vieille fille…





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