jeudi 9 février 2012

TUI / Nouvelles Frontières : fusion pour réduire les coûts

A moins que vous ne viviez dans une grotte et que vous n’ayez pas accès à l’internet, (ce qui serait hautement improbable si vous lisez ce billet), vous savez qu’en ce moment, c’est la crise

Allons bon. Ça veut dire quoi ?

Ça veut dire que les fins de mois sont bien compliquées… Pour moi, trentenaire parisienne célibataire, la crise, c’est avant tout la part que représente désormais le logement dans mon budget : plus de 40% ! Parce que, ma pauvre dame, tout augmente

Mon loyer a dépassé en septembre dernier la somme de 800 €. Pour 26 m². Vous qui habitez Châteauroux, Alès ou Belfort (même Belfort…), vous ne connaissez pas votre bonheur. La maison individuelle ou le petit 3 pièces pour moins de 1000 €, à Paris, ça n’existe pas.

Avec moins de 1000 € à Paris, on est condamnés à vivre dans des placards ou à migrer dans des quartiers improbables sans métro qu’on appelle « banlieue ». Voire les deux… Je vous parle de ma facture de gaz ?

Franchement, je n’aborde pas le sujet devant ma Tata Lucette, parce que ça fait des années qu’elle veut me recycler son vieux mohair tout moisi façon Anne Sinclair époque 7/7. Les plus vieilles se souviendront de la pub qui m’a traumatisée quand j’étais toute petite, ça disait « Anny Blatt, laine-moi ». Et Tata Lucette, elle dit « si tu as froid, tu mets un pull ». Tata Lucette a raison, mais moi, je ne veux pas ressembler à Anne Sinclair.

Alors avec mes copines, on a lancé une cellule de crise. On a réfléchi à mille façons de faire des économies. On a même fabriqué nos mojitos nous-mêmes, à la maison, avec les produits du terroir des Caraïbes.

Jean-Pierre Pernault aurait adoré : « Léa, agent de voyages du XIème arrondissement fabrique ses mojitos comme autrefois, à l’ancienne, en respectant les traditions. Son grand-père, Raymond Caramagnol, artisan sabotier avait voyagé à Cuba dans les années 60 avec l’amicale des artisans sabotiers du haut Poitou. A son retour, il avait créé dans son arrière-boutique un alambic et introduit la tradition du mojito en France. Petite, Léa a observé les techniques ancestrales dans la ferme familiale de Saint Bougnart les Olivettes, bla bla, bla… »

En tout cas, fabriquer nos mojitos nous-mêmes coûte bien moins cher que de les acheter dans les bars qui nous les vendent à prix d’or en réalisant des profits indécents (Arlette Laguiller, sors de ce corps…). Et j’ai l’impression que le verre de mojito augmente bien plus vite que l’indice officiel de l’inflation (penser à envoyer une réclamation à l’INSEE pour qu’ils ajoutent le verre de mojito dans le fameux « panier de la ménagère »).

Je vous raconte un peu ma life, mais après deux mois de réflexion intense sur le thème « comment on fait pour s’en sortir ? », le fruit de toute cette tempête de cerveaux a été un jour une illumination : la colocation. Sur les 7 copines qui ont brainstormé, 4 ont été séduites par cette proposition…

Et là, vous vous dites « mais où notre bloggeuse-folle-qui-ne-parle-que-de-boulot veut elle en venir ? » Figurez-vous que si cette idée nous est venue, c’est qu’on s’est dit qu’on ferait des économies d’échelle en mutualisant nos coûts ! N’avez-vous jamais entendu cette expression dans votre environnement professionnel ?

On a ressorti nos budgets et je vous promets qu’on s’attend à faire des économies substantielles :

- Loyer : à nous 4, on payait 3850 € pour 4 studios. Nous voici dans notre 5 pièces (un grand salon, 2 vraies chambres, 2 cellules de nonnes et deux douches) pour moins de 3000 €. Plus de 20% d’économies. Dans ta face, la crise…

- La bouffe : on fait les marchés ensemble : on se maquille un peu et on part cheveux au vent faire des sourires aux maraichers. Ils sont tous amoureux de nous et nous font des cadeaux. Un deuxième kilo de pâtissons pour la jolie dame, c’est cadeau… prenez cette citrouille géante, je vous la fais à 3 € (8 litres de soupe). Après, on fait la cuisine toutes ensemble. (moi, j’épluche… Elodie, Emma et Laurine cuisinent) Quelque chose de sain, d’équilibré et de ludique… et puis le mardi, on a notre panier AMAP très « développement durable » (penser à demander la certification à Christian Orofino)

- Les fringues : très important les fringues… et vas-y que je te prête ma petite veste noire très « executive woman », et vas-y que je t’emprunte mon manteau rouge qui me donne un air sublime… 4 fois plus de fringues du jour au lendemain…

Et je ne vous livre ici que des exemples…

Oh, bien sûr, comme on n’a emménagé que depuis 8 jours, pour l’instant, tout n’est que joie, bonheur et folles envolées lyriques lors de longues soirées avec tisanes bio dans notre salon.

Comme dans chaque groupe, chacune accepte avec bon cœur les corvées parmi celles qui lui sont le moins pénibles. Ainsi, je suis nulle en cuisine et je travaille tard : chaque soir, quand j’arrive, mes copines ont mitonné des bonnes choses, et moi, je suis dispensée. Mais comme je ne travaille qu’à partir de midi (et que Laurine et Elodie se lèvent dés potron-minet), je suis chargée de donner un aspect présentable à l’appartement tous les matins. L’atelier « Cendrillon » ne me prend que 30 minutes par jour… (pensez-vous, on est des princesses, on ne salit pas…)

Emma, elle, elle bricole. Du coup, même pas besoin d’avoir un homme à la maison

Ce qui m’inquiète un peu, c’est peut-être qu’un jour, il y aura des frictions entre nous et/ou un coup dur. Mais on a tout prévu : on a créé un compte commun. Je vous passe les détails de la façon dont Elodie fait nos comptes (elle a une maitrise de maths) mais on a créé un petit fonds de solidarité : l’idée de cette coloc’ est de faire des économies alors pour être certaines de se créer un petit bas de laine, on verse chaque mois 100 € chacune en plus de ce qui est nécessaire à la vie courante.

Au cas où l’une d’entre nous aurait un coup dur, on l’aide grâce au pot… Et si on n’a pas besoin du pot, on est en fin d’année à la tête d’une fortune de 4800 €. De quoi se faire une virée shopping, des spas, un week-end… de se faire plaisir…

Bref, on s’est fait notre APST. C’est toujours ça que les banques ne nous vendront pas comme crédit-conso.
Imaginez que la Star Alliance ou One world, avaient créé cette espèce de caisse commune… Quand la semaine dernière, Spanair (membre de la Star Alliance) et Malev (qui faisait partie de Oneworld) ont fait faillite, les compagnies de chaque alliance auraient pu assurer le transport des pax paumés aux aéroports.

British Airways aurait endossé les Budapest/Paris via Londres et Lufthansa aurait reprotégé les Barcelone/Helsinki… ça aurait toujours fait ça de moins pour les compagnies low-cost qui ont fait des tarifs « spéciaux » pour rapatrier les malheureux passagers lésés (et qui en ont profité pour lancer des lignes ou renforcer les fréquences sur les liaisons existantes)

Voilà… si les compagnies aériennes alliancées étaient des filles sympa et solidaires comme nous, elles auraient accepté les pax des autres et auraient cassé la tirelire commune (celle qui aurait été alimentée comme la notre par chacune) pour financer un coup dur : payer la boite de handling de Tel Aviv qui a refusé de préparer le vol Tel Aviv/Budapest par peur de ne pas être payée, par exemple…

Mais le monde n’est pas gouverné par des trentenaires parisiennes célibataires de bonne volonté. Un autre exemple de gestion commune moisie ?

TUI France. Une bien belle famille, tiens…

Dans le rôle de la mère indigne, Nouvelles Frontières. Elle se croyait plus belle que tout le monde, distribuait du rêve… ne regardait pas à la dépense… fuyait en avant, s’acheter à prix d’or un transporteur pour aller au soleil (et fixait elle même le prix de la course…). Et puis un jour, plus rien : les caisses sont vides.

Pour sauver la reine-mère, on appelle au secours Marmara, la jeune sœur un peu vulgaire, mais aux formes généreuses. Elle plaisait la petite sœur… toujours prête à faire la fête en all inclusive, elle aurait du être celle qui allait sauver toute la famille. Sauf que la petite sœur vivait grâce à ses enfants : une fratrie taillable et corvéable à merci mais qui, au fil du temps, est devenue un peu rebelle : elle a fait sa révolution, réclamait le droit de sortir le soir et d’avoir plus d’argent de poche… alors, ça a fait peur… Marmara perd d’un coup de sa superbe, et ne suffit pas à sauver la Reine-mère.

N’empêche que c’est la petite sœur à la cuisse légère (toujours prête à accueillir en son sein une nouvelle idée de vacances) qui a pris la tutelle de la reine mère.

Mais ça n’a pas suffit. Reine-mère et sa petite sœur n’ont plus un rond. Il faut les mettre au régime. On appelle au secours les deux petites cousines de Lyon. L’air de rien, tapies dans leur province, les petites cousines Aventuria-Objectif et Tourinter faisaient dans leur coin du bon boulot. On les entendait peu (même si Tourinter avait embauché une troupe de mannequins mâles pour faire sa promotion).

Février 2012. NF sous dialise, Marmara sous perfusion. Les chefs de famille demandent aux cousines de Lyon d’être solidaires : à Aventuria de donner un rein, et à Tourinter de se couper un bras. Emeute. A Lyon, on dit que « les plus jolies filles de la famille ne peuvent pas donner plus que ce qu’elles ont ». Et elles se mettent en grève. Font du bruit. Veulent se faire remarquer par la lady anglaise très digne qui pourrait distribuer un peu d’argent de poche. Mais la lady anglaise est sous-tutelle allemande. Et au risque de paraître xénophobe et de céder à la facilité, observons que « on ne rigole pas avec les Allemands ».

Les petites abeilles laborieuses seront-elles sacrifiées pour alimenter les grosses de la famille ? Ne vont-elles pas perdre de leur charme si on leur enlève un rein ou un bras ? Je soutiens à fond les gamines lyonnaises. Mais que puis-je faire pour elles ? Même pas leur faire un prêt à taux zéro : elles marchent très bien ! Il est vraiment injuste de leur faire payer les pots cassés !

La mutualisation, c’est bien joli quand chacun apporte sa patte personnelle à la création d’un projet commun. Dans l’affaire TUI, on demande aux petits enfants travailleurs de sauver les grands qui sont devenus incapables de bouger tellement ils sont devenus obèses.

Elles doivent bien regretter d’avoir rejoint la grosse famille TUI. Qui ne leur a rien apporté et qui les saigne désormais aux quatre veines. Je vais leur préparer une perf’ de mojito pour essayer de les rendre heureuses… Et faire des bisous magiques aux équipes de Tourinter et Aventuria.

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je me permets de vous laisser un message pour vous poser une question.
    Je souhaite être agent de voyages mais je n'ai pas le BTS Vents et Productions Touristiques comme la plupart d'entre vous je suppose.
    Je souhaite suivre une formation par le biais de l'AFPA (Conseiller en séjours et voyages) et j'aimerais savoir si vous pensez que cette formation peut me donner à peu près autant de chances de trouver un poste qu'une personne ayant un BTS.
    J'ai également entendu dire que le secteur du toursime ne recrutait pas énormément en ce moment. Est-ce vraiment le cas ?

    D'avance, merci de votre retour !

    Cindy (cindy-cpn@hotmail.fr)

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  2. Recrute pas et paye mal. Trop de responsabilités pour rien.
    Un conseil, change de voie !

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