Ça y est. Après un an de tâtonnements, Big-Boss Voyages a
ouvert son deuxième point de vente. L’agence « mainstream », celle où
on vend de tout avec sourire et bonne humeur est située à quelques encablures
de notre belle agence historique, désormais dédiée au haut du panier. Si vous
suivez ma life, vous savez ce qui a poussé Big-Boss à ouvrir cette nouvelle
boutique. Sinon, relisez les derniers épisodes…
En segmentant la clientèle de nos deux boutiques, on a aussi
sélectionné des produits (c’est la base même du marketing, hein) et on a choisi
d’adapter les ressources humaines à la clientèle. (parfois, je parle comme une
consultante en stratégie, je me fais peur…)
Je vous la fais courte : notre agence haut de gamme a une « belle clientèle » et je ne voudrais pas avoir l’air de me la raconter, mais on y a collé les plus jolies et élégantes d’entre nous : Amandine, Coralie et moi, qui sommes en quelques sorte ce que l’on peut appeler des
Brushings de haute tenue, manucures impeccables, dentitions parfaites, maquillages discrets, jamais un mot plus haut que l’autre… nous sommes toutes les trois la classe incarnée. Et puis même avec un jean et un top neutre, il ne nous suffit que d’un colifichet pour accessoiriser le tout et le tour est joué : l’élégance personnifiée, je vous dis.
Certes, tout le monde n’a pas (comme nous) la chance d’être l’incarnation du bon goût. C’est injuste mais la vie est ainsi faite : on naît avec des dons ou pas. Juste un exemple : je suis la plus grande fan de Richard Cocciante, c’est dire si j’ai l’oreille musicale. Le reste est à l’avenant.
Quant à Jeff, il faut que je vous raconte : Il est bien loin le moment où il nous faisait un honte avec sa mèche rebelle, ses petites lunettes rondes et ses costumes marron d’un autre âge.
Un jour, dans un cocktail littéraire, il a impressionné une
espèce de bombasse sosie de Bérénice Béjo.
Comme Jeff n’est pas idiot, il a compris qu’il ne pourrait pas la choper avec ses pataugas et ses velours mille-raies. Il fallait agir : c’est Jules, l’amoureux de Max qui a pris en main le relooking denotre rat de bibliothèque érudit en deux jours. Le résultat est parfait : Jeff ne
porte désormais plus que de jolis costumes slim gris ou noirs et on n’a plus
jamais revu ses pataugas. En assurant son coaching, Jules a aussi imposé une
coupe de cheveux hyper courte (adieu la mèche à la Hervé Villard) et il a
troqué ses lunettes du siècle dernier contre des lentilles. Le résultat est…
comment dire ? très réussi !
Comme Jeff n’est pas idiot, il a compris qu’il ne pourrait pas la choper avec ses pataugas et ses velours mille-raies. Il fallait agir : c’est Jules, l’amoureux de Max qui a pris en main le relooking de
Bref, Jeff a chopé Bérénice Béjo, depuis il a des étoiles dans les yeux et j’avoue que, parfois, je regarde avec envie
Pendant ce temps-là, à l’agence mainsteam (celle qui traite la billetterie , les city-breaks et les séjours plage), on a collé Isa (100 kilos d’agressivité, de haine et de méthodes commerciales dignes des troupes de Pol Pot), Max (regard over-sexuel, coupe de cheveux en pétard improbable, baskets multicolores à 500 €, bref : pas le type à qui on donnerait le bon dieu sans confession), Sonia (qui est certes ravissante, mais qui ne peut pas s’empêcher de mettre des paillettes), et Elisabeth, qui vient de rejoindre l ‘équipe.
Ah… Elisabeth. Il faut que je vous parle de
Si Coralie, Amandine et moi étions des animatrices télé, on
serait Mélissa Theuriau, Marie Drucker et Karine Le Marchand. (et Jeff, une
espèce de Laurent Delahousse qui aurait eu un accident de tondeuse).
A l’agence mainstream, si ils étaient des animateurs télé, euh… comment te dire ? Je déteste porter des jugements hâtifs et critiquer (tu me connais,
Quant à Elisabeth, elle serait un délicieux mélange de Valérie Damidot, Cécile de Ménibus et Christine Bravo (avec un petit quelque chose de
Que te dire d’autre sur Elisabeth ?
- elle prend les transports pour aller au travail (quand d’aucuns préfèrent
prendre le bus ou le métro, voire « les transports en commun », mais
Elisabeth, elle « prend les transports »),
- elle dit que « comme [elle va] faire 35, il est temps [qu’elle change]
de travail ». Jeff a écarquillé les yeux et lui as demandé « tu veux
dire qu’à l’aube de tes 35 ans, tu jugeais nécessaire de donner un nouvel élan
à ta carrière ? » Réponse d’Elisabeth : « ben ouais, c’est
bien qu'est-ce que j’ai dit, non ? »,
- elle dit « j’y ai été » au lieu de « j’y suis allée » (à
chaque fois, j’ai des vapeurs),
- elle adore les vacances en club. Elle est intarissable sur les avantages
comparés des clubs Marmara, Lookéa et autres Frameco et Framissima (on lui a
gentiment demandé de taire ce qu’elle pense des Eldorador parce qu’on est
fâchés contre Jet Tours).
- elle parle aux gens en fonction de leur signe astrologique... Parce que,
oui, Elisabeth, la première chose qu’elle fait en se levant, c’est lire son
horoscope (ou éventrer un veau pour lire l’avenir dans ses entrailles, mais
c’est plus compliqué). Elle explique que « tu comprends, tu vas pas parler
à un scorpion comme à un poisson : le scorpion, il est méfiant,
manipulateur, il te dira jamais tout de suite ce qu’il veut. Il attend que tu
le titilles, et là il attaque. Alors moi je lui fais la danse des sept voiles
au scorpion et à un moment, tac, je te le chope et il peut pas résister. Mais
si tu fais la même chose à un poisson, il meurt ! Le poisson, il glisse
entre tes mains. » Ah ben… la stratégie commerciale selon l’horoscope, je
n’y avais jamais pensé…
Question horoscope, Elisabeth doit être morue ascendant pintade....
- elle a préparé une petite check-list des médocs que les clients devraient
importer en voyage. Elle précise bien quel médicament va avec telle maladie.
Elle n’épargne aucun détail. Ainsi, elle préfère dire « colique »
plutôt que « troubles intestinaux » parce que « tu vois,
colique, tout le monde voit bien ce que c’est, et du coup, les gens comprennent
bien ». (Ah ben oui, vu comme ça…),
- elle trouve que « partir en vacances entre pépettes, c’est top
moumoute » (note pour plus tard, expliquer à mes copines qu’on est allées
en vacances au Vietnam « entre pépettes et que c’était top
moumoute », juste pour voir leurs têtes).
Bref, je suis intimement persuadée qu’on a eu raison de segmenter la clientèle « mainstream » de la clientèle « haut de gamme » car je doute que mes clients golfeurs goûteraient aux remarques comme « vous faites péter la classe affaires ? top moumoute ! ».
Mais je sens qu’avec Elisabeth , on n’a pas fini de rire…